DELIRIUM
  
	 
Synonymes
- psychose de réanimation	
- syndrome des soins intensifs	 
- état confusionnel aigu 
- encéphalopathie septique	
- insuffisance cérébrale aiguë 
Définition	
Atteinte de la conscience avec troubles de l’attention accompagnés par des troubles cognitifs et sensoriels et qui se développe en un court laps de temps (heures à jours) et fluctue au cours de la journée. 
Les formes cliniques  
- délirium hyperactif (« psychose »), rare et de meilleur pronostic : agitation, labilité émotionnelle, arrachage des cathéters	
- délirium hypoactif (« encéphalopathie »), le plus fréquent mais de moins bon pronostic, souvent méconnu : apathie, léthargie, peu d’interactivité, repli sur soi.	
Diagnostic 
Le délirium doit être mesuré en routine à l’aide d’échelles et en plusieurs étapes :  
a) dépistage à l’aide de l’Intensive Care Delirium Screening Checklist (8 items, cotés de 0 à 1 selon absence ou présence) : délirium si score ³ 4.	 
b) évaluation du degré d’agitation, sédation par l’échelle RASS (Richmond Agitation – Sedation Scale) 
c) évaluation de la confusion : LAM-ICU (confusion assessment method for the ICU) : présence des critères suivants :
1. atteinte aiguë de l’état mental, éventuellement fluctuante 
2. inattention 
3. désorganisation de la pensée ou altération de la conscience	
d) mode : hyperactif, hypoactif, mixte	   
Facteurs de risque 
A. Préexistants :  
- démence
 
- phénotypeapolipoprotéine E4	
- maladie chronique (dont l’HTA)
- âge avancé   
- dépression	
- tabagisme		  
- alcoolisme		   
- sévérité de la maladie à l’admission 
B. Précipitants	  
- hypoxie 
- troubles métaboliques	 
- troubles ioniques	 
- insuffisance cardiaque  
- sepsis  
- immobilisation forcée (liens)	 
- syndrome de sevrage 
- infections aiguës	 
- convulsions  
- déshydratation  
- hyperthermie	
- traumatisme crânien 
- troubles vasculaires 
- processus expansif intracrânien  
- médicaments : benzodiazépine, morphiniques, propofol 
- privation de sommeil	
	  
Pronostic
La présence d’un délirium triple le risque de décès à 6 mois   
Traitement  
A. non pharmacologique : à mettre en route dès que possible 
- réduire facteurs de risques environnementaux : pas de privation de sommeil, rappels de la vie habituelle, présence de la famille, mobilisation précoce, port des lunettes, calme, retrait à temps des cathéters et sondes, …	 
- rassurer et expliquer	  
B. pharmacologique 
- sédatifs : benzodiazépines (à titrer sans excès, sauf sevrage alcoolique)	
- analgésiques (à titrer sans excès)   
- antipsychotiques : 
* classiques : halopéridol 1 à 2 mg PO ou IV toutes les 2 ou 4h (0,5 mg si âgé)	  
* atypiques : moins d’effets extrapyramidaux mais risque accru d’AVC chez le sujet âgé :  
° rispéridone (RisperdalR) : très anti-hallucinogène (1 à 2 mg/j)
° olanzapine (ZyprexaR) : le plus sédatif (5 à 10 mg/j)	
° quiétiapine (SeroquelR) : sédatif (à partir de 25 mg/j)
° amisulpride (SolianR) : très anxiolytique (à partir de 50 mg/j)  
	  
  
